Bienvenue chez vous !

Ce blog va vous montrer mes réalisations en tant que chargé de communication, mes photographies, mais aussi mes coups de coeur et mes analyses de documents de communication frappants.
Alors bonne découverte !

dimanche 28 janvier 2007

vendredi 26 janvier 2007

Le règne de l'apparence ?

Cette publicité diffusée en presse magazine joue sur les idées préconçues, sur l'actualité et le mal des banlieues.
Le destinateur est l'association "Entreprendre Villes et Quartiers", le destinataire est d'une part le grand public et d'autre part les collectivités territoriales pour encourager les projets de développement des quartiers classés "Politique de la ville". La jeune femme est cadrée en gros plan, elle fixe le spectateur de l'image pour qu'il se sente impliqué. Il y a une fonction conative prédominante dans ce visuel car l'objectif est de promouvoir l'image des quartiers prioritaires en poussant le destinataire a changer de point de vue. L'accroche "Yasmina habite en banlieue. Le soir, elle met le feu." en orange (reprise de la couleur utilisée dans le logotype de l'association), a un rôle d'embrayeur de l'imaginaire puisque le destinataire va imaginer sa suite de la publicité. Le orange est d'ailleurs une couleur dichotomique qui joue sur la dualité inhérente à tout individu. Cette couleur connote aussi le progrés, les Ukrainiens ne se sont d'ailleurs pas trompé en baptisant "Révolution orange" la série de manifestations, de grèves de travail et de grèves d'occupation qui ont eu lieu en Ukraine suite à l'élection présidentiellede 2004. Le visuel choisi est un portrait de femme noire. Dans quelle mesure le portrait est-il vraiment le substitut de son modèle et dans quelle mesure dépasse-t-il son modèle, en exprimant davantage qu'une pure similitude ?
Le sens de lecture induit par la mise en scène se fait 1/ à partir du punctum, le corps de la personne, 2/ l'oeil du spectateur de l'image se pose sur le regard du modèle, 3/ pour ensuite lire l'accroche de cette campagne "l'obésité se soigne" et enfin le corps du document "L'obésité est une maladie grave qui tue 55000 personnes par an en France, ce n'est ni une faute, ni une fatalité, des solutions existent. Contactez-nous."... avant de terminer sur l'identité de l'annonceur et son logotype. L'obésité est présenté comme un des maux du XXIeme siécle. La France est néanmoins l’un des pays qui résiste le mieux à ce qui nous est présenté comme une véritable épidémie mondiale, cela apparaît très nettement dans les comparaisons internationales, mais la situation va en se dégradant. La proportion d'enfants d'âge scolaire présentant un excès de poids est passée de 3% en 1965 à 16% aujourd'hui. L'obésité touche 10% des enfants. Or, l’on sait que les enfants obèses ont de fortes chances de devenir des adultes obèses. Ce qui permet d’ailleurs aux économistes de faire des projections qui sont alarmantes : 50% de la population américaine, 30% de la population européenne pourraient être obèses en 2025...
Qu'est-ce que l'obésité ? Un Trouble pondéral qui se manifeste par une surcharge graisseuse et un excès de poids... Cette publicité du Collectif National des Associations d'Obèses que l'on peut trouver en presse magazine, est de prime abord choquante car elle met le spectateur de l'image en position de voyeur. Le personnage principal de cette publicité nous regarde droit dans les yeux pour mettre en place une fonction de communication conative au sein de cet échange. Les destinataires de cette publicité sont, d'une part, les personnes qui souffrent de leur surpoid et attendent une aide extérieure et d'autre part, la majorité des français qui n'a pas conscience du problème. Pour l'implication du destinataire, le choix est de mettre en scène une personne en surpoid d'une trentaine d'année en plan moyen, aux cheveux courts et se tenant la jambe en position repliée. A même le sol, elle se détache du fond en aplat noir par un clair obscur. Les références artistiques sont ici nombreuses : le peintre Juan Carreño de Miranda et son tableau "La Monstrua desnuda" visible à Madrid au musée du prado, le peintre et sculpteur Fernando Botero et son style marqué par la rondeur de ses personnages. Le punctum ou point focal se situe sur le personnage principal constituant un pôle d'attrait immédiat de l'image.
Les images, les mots, les gestes, les objets, les sons, tout est "signe", porteur de messages.
Il y a dans l'univers humain, une multiplicité de réseaux de signification.
La sémiologie du XXe siècle est largement dominée par les travaux de Ferdinand de Saussure qui, en Europe,du moins, ont entraîné une radicale révision de la méthodologie des sciences humaines.
Comme le dit Roland Barthes : "Objets, images, comportement peuvent signifier, et ils le font abondamment, mais ce n'est jamais de façon autonome; tout système sémiologique se mêle de langage".
IMAGE du latin : imago, utilisé dans le sens de « portrait, simulacre, apparence, ombre, qui prend la place de... ». Suetone Caius Suetonius Tranquillus, dit Suétone, est un polygraphe et un érudit romain, ayant vécu entre le Ier et le IIème s. ap. J.-C. Il utilise le terme imago pour désigner les « visions des rêves ».
Le mot grec eikônicos (qui reproduit les traits, qui représente), est à l'origine d'« icône », « icônique ».